vendredi 17 décembre 2010

Sean Flynn à coeur ouvert



Avril 1967. Sean Flynn est à Paris pour la sortie du film "Cinq Gars pour Singapour" et répond aux questions du journaliste Gilbert Guez pour "Cinémonde" :


« Depuis le Vietnam, je sors de moi-même, je vois des gens, je sais qu’on peut être généreux (la générosité, ça me frappe tout le temps !), courageux, et qu’on peut parler jusqu’à six heures du matin. J’ai envie d’avoir une maison, une femme, un enfant. Mais j’admire cela surtout à travers la littérature, et je ne suis pas encore prêt : je n’ai que vingt-cinq ans.

Je passe par des cycles, j’ai envie de retourner où j’étais. Et j’ai peur de me fixer, je quitte tout d’un coup un pays, une maison, je laisse des choses partout : une jeep en Afrique, des caméras au Vietnam, un petit bateau aux Indes. Par ailleurs, les voyages donnent une liberté dangereuse : on a envie de continuer, d’aller toujours plus loin… Chaque matin, je me dis que je dois continuer, que je gâcherais tout en m’installant. J’ai toujours peur de manquer quelque chose, une rencontre…

Ce que j’aime dans la vie, c’est l’inattendu, la discussion avec des amis, faire rire en racontant des histoires, dépenser tout ce que j’ai, l’excitation, l’aventure, la compétition. J’ai peur, et je m’expose tout le temps. J’ai envie de tout lâcher, et puis je ne lâche pas : je suis très combatif, finalement… »

1 commentaire:

  1. Sean était vraiment curieux de la vie, dans toutes ses expressions et il les ai vécu intensément

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