vendredi 31 décembre 2010

Sean Flynn dans "L'Histoire secrète"



Hasard du calendrier, Sean Flynn est doublement présent dans les librairies, puisque le scénariste Jean-Pierre Pécau le fait apparaître dans le tome 20 de la BD "L'Histoire secrète" (La Porte de l'eau), sorti chez Delcourt début décembre. L'album se déroule (en partie) au Laos en 1971 ; Flynn y est envoyé par son agence de presse, dont le patron obéit à de bien inquiétants supérieurs...



Le scénario ne cherche pas la précision documentaire (le récit se déroule au Laos en 1971, alors que Flynn est prisonnier à cette époque au Cambodge) mais s'amuse avec la légende de Sean Flynn. Pécau va jusqu'à le confronter au Marlon Brando de Apocalypse Now ! A lire.



Lien sur les éditions Delcourt.

mercredi 29 décembre 2010

Un Américain à Paris (1)

En 1962, Sean Flynn s'installe à Paris dans un appartement qui appartenait autrefois à sa grand-mère, au 6 rue Nicolas Chuquet dans le XVIIème arrondissement. Ce sera son pied-à-terre entre deux aventures et il y déposera la peau du tigre tué au Pakistan, des babioles ramenées d'Asie, des photos de la Guerre des Six Jours, etc. Lorsqu'il disparaît sans laisser de traces au Cambodge en 1970, sa mère décide de garder l'appartement et tout ce qui s'y trouve. Un jour, peut-être, Sean reviendra... Le trois-pièces restera intact pendant plus de quinze ans mais sera cambriolé à plusieurs reprises. Quand il est finalement vendu dans les années 90, il contient encore toutes les affaires de Sean Flynn, qui seront éparpillées Dieu sait où...



Son appartement se trouvait au quatrième étage.

lundi 27 décembre 2010

"Whatever happened to Sean Flynn ?"



Dans les années 70, l’association Voices In Vital America (VIVA) va lancer une grande campagne de mobilisation auprès des médias pour obtenir des informations sur le sort de plus de mille soldats disparus au combat ou encore prisonniers, ainsi que sur celui des journalistes. Des badges, des bracelets et des autocollants avec la photo de Sean et cette phrase « Whatever happened to Sean Flynn ? » sont distribués dans tout le pays. VIVA lance d’autres initiatives comme envoyer en masse au prince Norodom Sihanouk des cartes d’anniversaire adressées à Sean pour ses 34 ans.




vendredi 24 décembre 2010

Les dernières images de Sean Flynn

Le 6 avril 1970, Sean Flynn prévient le reporter français Christian Bousquet qu'il est dangereux de rester sur la Route 1, à la frontière cambodgienne. La brève discussion est filmée, ce seront les dernières images de Sean, qui sera fait prisonnier le jour même...


Et voici la dernière photo de Sean et de Dana Stone.


mercredi 22 décembre 2010

Sean Flynn sur les Champs-Elysées

Paris, 1962. Alors que "Le Fils du capitaine Blood" va bientôt sortir sur les écrans, Sean Flynn pose pour "Ciné-Revue" sur les Champs-Elysées.


lundi 20 décembre 2010

"Je suis une légende"


Lorsque je commence à m’intéresser à la vie de Sean Flynn, j’amasse tout ce que je peux. La presse à gros tirage de l’époque fourmille d’anecdotes et de reportages à la véracité parfois douteuse ; je me perds dans la lecture du roman de Jean Lartéguy, « Enquête sur un crucifié », qui fait de Sean Flynn (alias Ron Stark) un play-boy soupçonné de meurtre et d’inceste ; une phrase de Francis Coppola à propos du personnage du photographe allumé incarné par Dennis Hopper me fait revoir « Apocalypse Now » ; je tente en vain de décrypter les paroles de « Sean Flynn », la chanson des Clash écrite par Joe Strummer…

J’ai l’impression que Sean Flynn se trouve à quelques mètres de moi seulement mais qu’un épais brouillard de légende m’empêche de l’atteindre. Séparer le mythe de la réalité va donc être ma mission première. Mais là non plus, ce n’est pas facile…

Après avoir eu la confirmation qu’il a bien chassé le tigre au Pakistan, sauvé une actrice de la noyade dans une rivière de crocodiles à Ceylan et reçu un éclat de grenade dans le genou près de Chu Lai, j’apprends une nouvelle activité de Sean Flynn : chanteur yé-yé. À ce stade, j’ai l’impression de traquer Forrest Gump. Découvrir que ses déhanchements ont été à la base du twist ne m’étonnerait pas.

Pendant l’hiver 1961, Sean se serait produit sur scène à Val d’Isère. Envoyée sur place, une des assistantes d’Eddie Barclay aurait repéré en fait un de ses choristes, que l’empereur du microsillon signera sous le nom de Frank Alamo. Pour confirmation, je contacte l’interprète de « Biche, oh ma biche », qui laisse un message sur mon répondeur. D’emblée, il dément cette histoire et affirme n’avoir eu aucun contact avec Sean Flynn dans un cadre musical, même s’il a été son ami. Fausse piste. Ce ne sera pas la dernière.

Même sa mort fait naître toutes sortes de fantasmes. Disparu en 1970 au Cambodge en tant que correspondant de guerre, on l’imagine réfugié dans un temple bouddhiste ou autre. « Je ne serais pas étonnée si j'apprenais qu'il se cache quelque part dans un endroit isolé, occupé à écrire ses mémoires », déclare sa demi-soeur Arnella. En 1975, sa mère Lili Damita ne croit pas à sa mort et décide de se rendre au Vietnam pour le retrouver. « Il est impensable qu’un garçon aussi délicieux ait pu être massacré par qui que ce soit. Même l’ennemi le plus cruel, et il n’en avait pas car personne ne résistait à sa gentillesse, aurait été désarmé devant sa bonté. Je sais qu’un jour il me reviendra et je sens par toutes mes fibres maternelles qu’il a besoin de moi… » Elle ne le trouvera pourtant pas.

Autre élément « culte » : son appartement du 6 de la rue Nicolas-Chuquet à Paris, conservé intact pendant vingt ans par sa mère, convaincue qu’il réapparaîtrait un jour… Des photos parues dans Paris-Match au début des années 90 dévoilent ce sanctuaire, cambriolé plusieurs fois mais encore bien rempli. Au mur, la peau du tigre tué par Sean au Pakistan (car il semait la terreur parmi les coupeurs de bois). Que sont devenues toutes ces reliques ? Mystère. Mes recherches sur ce point n'ont pas abouti. Un élément de plus pour entretenir la légende...

vendredi 17 décembre 2010

Sean Flynn à coeur ouvert



Avril 1967. Sean Flynn est à Paris pour la sortie du film "Cinq Gars pour Singapour" et répond aux questions du journaliste Gilbert Guez pour "Cinémonde" :


« Depuis le Vietnam, je sors de moi-même, je vois des gens, je sais qu’on peut être généreux (la générosité, ça me frappe tout le temps !), courageux, et qu’on peut parler jusqu’à six heures du matin. J’ai envie d’avoir une maison, une femme, un enfant. Mais j’admire cela surtout à travers la littérature, et je ne suis pas encore prêt : je n’ai que vingt-cinq ans.

Je passe par des cycles, j’ai envie de retourner où j’étais. Et j’ai peur de me fixer, je quitte tout d’un coup un pays, une maison, je laisse des choses partout : une jeep en Afrique, des caméras au Vietnam, un petit bateau aux Indes. Par ailleurs, les voyages donnent une liberté dangereuse : on a envie de continuer, d’aller toujours plus loin… Chaque matin, je me dis que je dois continuer, que je gâcherais tout en m’installant. J’ai toujours peur de manquer quelque chose, une rencontre…

Ce que j’aime dans la vie, c’est l’inattendu, la discussion avec des amis, faire rire en racontant des histoires, dépenser tout ce que j’ai, l’excitation, l’aventure, la compétition. J’ai peur, et je m’expose tout le temps. J’ai envie de tout lâcher, et puis je ne lâche pas : je suis très combatif, finalement… »

jeudi 16 décembre 2010

« Sean Flynn, l’instinct de l’aventure »


« Je sais que c’est dangereux. Mais c’est ce qui en fait un bon sujet. » En ce 6 avril 1970, non loin de Phnom Penh, Sean Flynn tente de convaincre son ami Dana Stone d’emprunter la Route 1, où un barrage a été établi par les Viêt-congs. Ils sont tous deux reporters-photographes, et Flynn veut absolument se rendre « de l’autre côté » pour en revenir avec un reportage en or. Mais ce jour-là, les deux hommes seront faits prisonniers et ne reviendront jamais.

Ainsi s’est terminée l’existence mouvementée de Sean Flynn, âgé de trente ans. Fils de la star hollywoodienne Errol Flynn, qu’il a finalement peu connue, il a tenté de marcher sur ses traces en tournant quelques films de série B en Europe, avant de se faire un nom en vivant la véritable aventure. Il chasse le tigre au Pakistan, devient guide de safari en Tanzanie, puis part en 1966 comme photographe de Paris Match au Vietnam, « le seul endroit au monde où il se passe quelque chose ».

« Sean Flynn, l’instinct de l’aventure » raconte l’incroyable et tragique destin d’un homme, né à Hollywood dans un milieu ultra-protégé, qui prendra en main son existence et finira exécuté par les Khmers rouges.